Transi’marsh : conception d’un système de polyculture-élevage autonome, “produisant” et valorisant la biodiversité en marais – Evaluation de sa durabilité environnementale, économique et sociale
Transi’marsh : conception d’un système de polyculture-élevage autonome, “produisant” et valorisant la biodiversité en marais – Evaluation de sa durabilité environnementale, économique et sociale
Transi’marsh : conception d’un système de polyculture-élevage autonome, “produisant” et valorisant la biodiversité en marais – Evaluation de sa durabilité environnementale, économique et sociale
Dans le cadre d’un courant de recherche actuel à l’INRA sur la conception et l’évaluation de systèmes de production agricole innovants, l’Unité Expérimentale de Saint-Laurent de la Prée (Charente-Maritime) construit un système de polyculture-élevage (bovin allaitant en marais) plus durable, capable de concilier production agricole et préservation de l’environnement, tout en étant plus autonome et économe en intrants.
L’agro-écologie est souvent mobilisée comme un modèle alternatif d’agriculture capable de répondre à ces objectifs. Expérimentée pour tester de nouvelles perspectives pour l’agriculture de demain, elle s’accompagne souvent de processus de transition, vus comme des étapes dans la construction progressive d’agro-écosystèmes dont les pratiques sont plus respectueuses des ressources naturelles et adaptées aux conditions pédo-climatiques locales.
A l’instar de quelques expériences locales en cours en France, une telle transition agro-écologique est appliquée sur l’exploitation agricole expérimentale de Saint-Laurent de la Prée. Ce système de polyculture-élevage évolue dans le contexte des marais littoraux atlantiques, connus comme une zone à enjeux environnementaux forts concernant notamment la préservation des prairies humides, et de la flore et de la faune qu’elles abritent. Ces enjeux sont à l’origine d’un des objectifs du projet qui est de préserver et améliorer la biodiversité (animale et végétale) présente sur l’exploitation et limiter les impacts négatifs que peuvent entraîner les activités agricoles (sur la qualité de l’eau et la fertilité des sols).
Le système de production étudié s’étend sur une surface de 160 ha essentiellement en marais (10 % en “terre haute” sur terres de groies), composée de 50 ha de cultures drainées sur sols argileux hydromorphes et 110 ha de prairies naturelles (pâturés et/ou fauchés). Les prairies sont exploitées par un troupeau bovin allaitant de race maraîchine d’une cinquantaine de mères et leur suite (140 animaux au total). Les cultures sont destinées à la vente et à nourrir le troupeau. Les sous-produits des cultures (paille) sont mobilisés pour les besoins de paillage en stabulation l’hiver.
Dans l’application d’une telle transition agro-écologique, plusieurs améliorations “pas à pas” ont été (et sont encore) progressivement apportées à un système préalablement existant (i.e. celui de 2009).
Pour estimer les progrès réalisés, les performances du système sont évaluées annuellement à travers une liste d’indicateurs en lien avec les trois piliers de la durabilité (évaluation multicritères) :
A – indicateurs environnementaux :
– qualité de l’eau et des sols ;
– suivis de la biodiversité sur le domaine, i.e. oiseaux (limicoles et passereaux), flore et insectes marcheurs (carabes).
B – indicateurs technico-économiques et indicateurs d’autonomie ;
C – indicateurs de charge de travail liée aux activités agricoles.
Après presque six ans de mise en place, le système commence à délivrer quelques résultats encourageants. Un tel dispositif d’expérimentation-système permet d’étudier les conditions et les contraintes de mise en œuvre de transitions vers ces systèmes de polyculture-élevage durables dans le contexte pédo-climatique particulier des marais, tout en permettant une étude approfondie de leur durabilité environnementale, économique et sociale.