Des images rares montrant le petit mammifère palmé se baignant dans les eaux de la Sèvre niortaise aux abords de Niort réjouissent les élus. Le chef-lieu des Deux-Sèvres devrait être classé réserve naturelle régionale, une première en France pour une ville.
Plus dur que de trouver une aiguille dans une botte de foin, les loutres se font très discrètes. Filmé à Niort en pleine activité nocturne, le petit animal est bel et bien de retour en ville. Emblème du marais poitevin, elle commence à reprendre le territoire qu’elle avait perdu depuis les années 1970, période où elle était encore chassée.
Comme tout mammifère, la loutre laisse des traces, notamment près du parc des expositions de Noron. “On a là une épreinte de loutre (nom donné à leur crotte, NDLR), qui a marqué sa zone à la fois à l’odeur et au visuel, explique Nicolas Cotrel, directeur de Deux-Sèvres Nature Environnement. Elle contient des écailles de poisson, des restes de carapaces d’écrevisses de Louisiane, qui a colonisé le Marais poitevin. C’est pour cela qu’elle a cette couleur rouge. La particularité, c’est qu’elle sent plutôt bon pour une crotte de mammifère”.
À Niort, la loutre se déplace, chasse et se reproduit. Un véritable “havre de paix pour elle“, ajoute Nicolas Cotrel. “Depuis une dizaine d’années, la ville a installé des zones sanctuaires sur les bords des cours d’eau où il y a des ronciers, des boisements dans lequel les gens ne vont pas se promener la journée et où la loutre est tranquille“. Le quartier de Noron se situe près de l’entrée du marais de Galuchet où un projet de réserve naturelle régionale est à l’œuvre.
Un projet destiné à préserver la biodiversité :
Ce dossier de réserve naturelle, en plein cœur d’une agglomération, serait une première en France métropolitaine. La réponse devrait être donnée “aux alentours de décembre 2024“, dévoile Thibault Hébrard, adjoint au maire de Niort, en charge de la biodiversité.
Avec ses 152 hectares, il s’agirait de la plus grande réserve naturelle en milieu urbain. “Il faut recréer des connexions écologiques qui vont nous permettre de réintégrer la nature en ville“, ajoute Thibaut Hébrard.
Insectes, poissons, oiseaux et autres mammifères vont pouvoir profiter pleinement de ce petit coin de paradis. Au total, sur les 120 propriétaires de parcelles concernés, 87 ont accepté de s’engager pour ce projet, comme Michel Magnin.
Source : France 3 Nouvelle-Aquitaine