La coordination inter-estuaire est un réseau de partenaires impliqués dans l’analyse et la gestion des milieux estuariens. Elle a entre autres, pour mission de faciliter la mise en œuvre de projets scientifiques abordant les problématiques prioritaires pour les gestionnaires.
La coordination inter-estuaire
Suite à l’émergence des directives environnementales (DCE, Natura 2000,…), l’acquisition de connaissances sur les estuaires français et la compréhension du fonctionnement de ces écosystèmes complexes doivent être complétées afin de pouvoir construire les outils répondant à ces directives. De tels outils doivent être calibrés à l’échelle nationale voir européenne. De ce fait, une collaboration entre tous les acteurs de l’eau de chaque territoire est nécessaire.
Pour faciliter les échanges entre ces acteurs, une animation inter-estuaire a été mise en place afin d’optimiser les moyens en termes de mise en œuvre des politiques publiques, de l’ONEMA et des Agences de l’Eau. Cette animation vise à développer les relations entre les acteurs des différents estuaires en vue de lancer des projets communs.
Projets lancés dans le cadre de la coordination inter-estuaire
1 – Indicateur de qualité basé sur les invertébrés benthiques pour la mise en œuvre de la DCE en estuaires (2017)
La DCE requiert de développer des indicateurs de qualité des eaux de transition basés sur les invertébrés benthiques, pour à terme évaluer la qualité écologique des estuaires. Jusqu’à présent, aucun indicateur opérationnel sur les estuaires de la façade Manche/Atlantique, n’a pu être validé pour réaliser les évaluations DCE. La validation d’un indicateur adapté aux estuaires français est une priorité compte tenu de l’avancée de l’exercice d’’intercalibration des indicateurs « invertébrés benthiques » développés par d’autres Etats membres.
Le projet lancé en 2017, porté par l’Université de Bordeaux en partenariat avec l’Irstea, a pour objectif de (1) tester les différents indicateurs européens en cours d’intercalibration pour une application voire une adaptation de l’un d’entre eux aux MET françaises, (2) développer un indice de pression associé et (3) faire l’exercice d’intercalibration exigée par l’Europe, une fois l’indicateur opérationnel.
En savoir plus
2 – Indicateur DCE basé sur l’oxygène dissous et préconisations pour une stratégie de surveillance optimale pour les grands estuaires (2014 / 2017)
La Directive Cadre sur l’Eau (DCE) demande de développer des indicateurs permettant d’évaluer la qualité physico-chimique des masses d’eau de transition. Cet élément de qualité se compose de plusieurs paramètres dont l’oxygène dissous pour lequel aucune méthode développée n’est adaptée au fonctionnement particulier des estuaires. Pour remédier à cela, un projet coordonné par l’IRSTEA de Bordeaux et soutenu financièrement par l’Onema a été lancé en 2014 puis poursuivi en 2017. Il a pour objectif le développement d’une méthode d’évaluation de la qualité physico-chimique basée sur l’oxygène dissous et la proposition d’une stratégie de surveillance de l’oxygène dissous, adaptée aux eaux de transition.
3 – La restauration écologique en milieux estuariens (2015-2017)
Les actions de restauration écologique en milieu estuarien sont généralement mises en œuvre au cas par cas en réponse à des besoins particuliers tels que des impératifs économiques ou environnementaux, des obligations réglementaires, des initiatives locales… Compte tenu de l’état actuel des connaissances sur les actions de restauration en estuaires, plusieurs constats ont été mis en avant notamment des difficultés pour définir des objectifs de restauration précis, un manque de capitalisation des informations sur les aspects techniques et scientifiques…
Afin de combler ces manques et plus particulièrement sur la capitalisation des informations, une analyse bibliographique a été réalisées en 2015/2016 au sein de l’Université de Rouen et du GIP Seine-Aval. Cette analyse s’est dans un premier temps, concentrées sur la littérature scientifique publiée puis s’étendra courant 2017, à la littérature grise.
Rapport : Capderrey et al., 2016. Retours d’expériences de restauration écologique en milieu estuarien : Analyse de la littérature scientifique publiée. Rapport Université de Rouen/Oema, 92 p – Accès au document
4 – Développement d’indicateurs Hydromorpho-sédimentaires pour les estuaires (2013-2015)
La Directive Cadre sur l’Eau (DCE) demande de développer des indicateurs permettant d’évaluer la qualité hydromorphologique des masses d’eau de transition. Sur la base de précédents travaux menés dans le cadre du projet Liteau III – BEEST, un nouveau projet a été lancé en 2013 sur cette thématique. Ce dernier financé par l’Onema, est coordonné par l’UMR CNRS 5805 EPOC (Université de Bordeaux 1) et l’Ifremer de Brest avec l’aide de la coordination inter-estuaire.
En savoir plus
Rapports disponibles : Action Ifremer (coordinateur : P. Le Hir)
• Phase 1 : Eléments de proposition en vue d’une conceptualisation des indicateurs (Le Hir, 2014) – Accès au document
• Phase 2 : Tests des indicateurs sur des configurations d’estuaires schématiques à l’aide d’une modélisation 3D (Le Hir et Bouvier, 2016) – Accès au document
Action Université de Bordeaux (coordinateur : A. Sottolichio)
• Phase 1 : inventaire des données HMS disponibles sur les petits et moyens estuaires de la façade Manche-Atlantique (Sottolichio et al., 2014) – Accès au document
• Phase 2 : Tests des indicateurs hydro-morpho-sédimentaires pour l’application de la Directive Cadre sur l’Eau dans les eaux de transition estuariennes (Bouvier et al., 2016) – en cours de validation
5 – Réseaux de Contrôle de Surveillance dédiés aux masses d’eau de transition de la façade Mer du Nord/Manche/Atlantique (2014)
L’article 8 de la Directive Cadre européenne sur l’Eau 2000/60/CE prévoit la mise en œuvre d’un programme de surveillance des milieux aquatiques permettant d’effectuer une évaluation de leur qualité. En France, ce programme est intégré aux Schémas Directeurs d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE), révisés tous les 6 ans.
Plusieurs suivis de la qualité des eaux estuariennes ont pu être mis en place dès 2007 pour permettre de renseigner les indicateurs de qualité DCE les plus avancés. Au fur et à mesure du développement des outils d’évaluation, les programmes de surveillance ont pu être affinés ou complétés par de nouveaux suivis. La synthèse réalisée et diffusée en mai 2014 par la coordination inter-estuaires a pour ambition de faire état des réseaux de surveillance DCE mis en place sur les masses d’eau de transition dans le cadre du SDAGE 2010-2015 en vue de :
• Faire une mise à plat des suivis exécutés jusqu’à présent sur les MET retenues et des protocoles utilisés dans le cadre du RCS (cela concerne tous les éléments de qualité définis par la DCE excepté la chimie) ;
• Mettre en avant d’éventuels manques ou hétérogénéités dans ces suivis tels que des éléments non traités, des protocoles non applicables à toutes les masses d’eau ou non standardisés… en vue d’améliorer ces réseaux si nécessaires.
6 – Bilan d’activité de la coordination inter-estuaire
Bilan d’activité 2013-2015 de la coordination inter-estuaires – accès au document